Contruction de la Tiny House

La Forêt de Luhan accueille depuis 2021 la construction d’une tiny house.

La tiny est construite directement sur notre terrain, et déménagera ensuite vers son emplacement définif, à la Ferme du Mafa à Manhay.

Comme nous n’avons pas de hangar suffisamment grand pour accueillir le chantier, le design de la tiny est pensé pour être protégé de la pluie aussi rapidement que possible: les murs sont pré-assemblés, montés et protégés à l’aide de pare-pluie.

Cette page est complétée au fur et à mesure de la construction. Les plans sketch-up sont disponibles et nous proposerons également un récapitulatif de tous les matériaux ainsi que leur prix à la fin du chantier.

Les grandes étapes de la construction sont détaillées ci-dessous:

Pour plus d’information sur la construction ou sur les chantiers, vous pouvez laisser un commentaire à la fin de cette page ou nous contacter directement par e-mail: sylvain@foretdeluhan.be

Les plans

Les plans de la tiny sont réalisés à l’aide de Sketch-Up 2021. Ils peuvent être téléchargés ici.

Lors des chantiers, les plans cotés des éléments sur lesquels on travaille sont imprimés et envoyés chaque jour à tous les participants afin que chacun comprenne la structure et puisse être autonome.

La structure sol

La structure sol est assemblée directement sur le chassis de la tiny. On utilise des sections de 40×120 mm, ce qui nous permet d’avoir une épaisseur d’isolant suffisante (12cm) sans ajouter trop de poids à la construction.

Première étape: assembler le cadre extérieur de 6×2.44m. On se sert de la structure du chassis pour être précis et on serre-jointe bien le tout. Pour les deux longueurs de 6 m, comme nos chevrons ne font que 5 m, on coupe en diagonale, on assemble bout-à-bout et on visse le tout avec 7-8 vis de 10cm.

Deuxième étape: on visse les solives à l’intérieur du cadre en suivant la structure du chassis en dessous pour s’assurer d’une bonne résistance et pour pouvoir installer facilement les cavaliers de fixation.

Troisième étape: on installe le pare-pluie sur le haut du cadre en laissant dépasser d’une dizaine de cm. On colmate bien le tout avec du tape pour assurer l’étanchéité.

Quatrième étape: On visse les plaque d’aluminium perforé (2m sur 1m) et on les visse à travers le pare-pluie dans la structure en bois. Attention d’utiliser des vis avec un joint en epdm pour éviter la corrosion galvanique entre la vis et l’alu! On laisse dépasser les feuilles d’aluminium de 4cm de chaque côté pour qu’elles servent de grille anti-rongeurs une fois que le bardage bois sera installé.

On retourne et on fixe la structure sol

Une fois que toutes les plaques d’alu sont bien fixées, on enlève la structure du chassis, on met ce dernier bien à niveau sur des plots, on retourne toute la structure solr pour que l’alu se retrouve en dessous et on replace le tout sur le chassis. Pour être sûr d’éviter la corrosion galvanique entre le glava du chassis et les plaques d’alu, on découpe des bandelettes d’epdm qu’on colsonne sur toutes les horizontales du chassis.

A l’aide de tiges filetées et de cavaliers, on solidarise la structure en bois avec le chassis. Il faut pré-forer proprement à travers le pare-pluie et les feuille d’alu! Ne pas oublier non plus de rainurer les solives à l’endroit du cavalier pour éviter qu’il ne dépasse. On ré-étanchéifie bien chaque tige filetée à l’aide du tape pour pare-pluie.

Les évacuations d’eau sont percées de la même manière et fixées à l’aide de feuillard.

L’isolation du plancher.

L’isolant sélectionné est de la laine de bois. On a préféré choisir deux épaisseurs de 6 cm plutôt qu’une seule épaisseur de 12 cm, ce qui nous facilitera le vie plus tard pour le passage des fils électriques et des canalisations.

On remplit les travées de laine de bois, en décalant les coupures pour éviter les ponts thermiques. On ajoute ensuite le pare vapeur pour éviter la condensation dans l’isolant et on visse des plaques de multiplex 22 mm sur le tout. On a préféré le multiplex à l’OSB en raison de sa meilleur résistance et de la taille de plaque (125x250cm) qui correspond bien à la taille du plancher et évite d’avoir trop de chutes.

Attention! Il faut recouper les plaques de quelques cm pour que la jonction se situe juste au milieu d’une solive afin d’assurer la rigidité du plancher.

Les murs

Les murs sont montés directement sur le plancher, ce qui facilite grandement les prises mesures et garantit des angles droits: on fixe d’abord la lisse basse du mur sur un des cotés de la tiny à l’aide de serre-joints, puis on dispose et on visse les deux montant latéraux, la lisse hautes, puis tous les montants intérieurs et les entretoises.

Pour être sûrs que les angles restent droits lors du déplacement du mur, on visse des diagonales de feuillard sur la face externe de chaque mur. Le feuillard permet également de contreventer chaque paroi et nous évite de devoir visser des panneaux sur les faces extenes, ce qui aurait trop augmenté la mass totale de la tiny (limitées à 3.5 tonnes).

Une fois que chaque mur est assemblé, on préfore et on prépare les vis qui terminent d’assembler chaque paroi. C’est une étape qui n’est pas longue mais pour laquelle il vaut mieux avoir quelques amis sous la main pour soutenir la structure!

La structure du toit

Pour faciliter le montage des chevrons du toit, ceux-ci sont préalablement assemblés en rectangles (2 chevrons + deux entretoises) qui sont montés et vissés sur les lisses hautes.

Une fois que tous les chevrons sont fixés, on contrevente le toit à l’aide de feuillards vissés avec un angle d’environ 45°.

On emballe le tout

Jusqu’ici, notre plus grand stress était lié à la pluie: pas question qu’il pleuve sur le plancher, ni même sur la structure.

L’emballage total de la structure à l’aide du pare-pluie nous soulage d’un poids! La tiny est maintenant hors eau et peut supporter les intempéries sans broncher, pendant qu’on continue à travailler à l’intérieur.

On commence à installer le pare pluie par le bas en tournant autour de la structure. Il faut veiller à ce que ce dernier soit bien tendu car c’est lui qui retiendra l’isolation des murs. La jonction entre le pare-pluie du toit et celui des murs et ce qui prend le plus de temps (et consomme aussi pas mal de tape).

Les lattes sont clouées à la cloueuse sur chaque montant et permettent de bien retenir le pare-pluie, même cas de vent fort.

Passage des techniques

Vu l’espace disponible, pas question de faire passer l’électricité, l’eau, et le réfrigérant de la pompe à chaleur dans des espaces « morts ». Les tuyaux sont directement passée dans les murs en forant des trous au diamètre exact et en les enfilant un par un.

A faire passer:

  • Du cable XVB 3G2.5 pour les prises électriques 
  • Du cable XVB 3G1.5 pour l’élclairage (et du 5G1.5 pour le va-et-vient)
  • Un cable XVB 3G2.5 pour l’alimentation de la pompe à chaleur
  • Un cable XVB 4G1.5 pour la communication entre les unités internes et externes de la pompe à chaleur
  • Deux tubes de cuivre (1/4 » et 3/8 ») pour le réfrigérant.
  • Un tube flexible d’évaculation des condensats pour l’unité interne de la pompe à chaleur (uniquement utile si elle fonctionne en mode froid)
  • Deux tuyaux d’eau en Alpex 16mm pour l’évier de la cuisine.

Tout ce beau monde est rassemblé dans le petit local technique à l’avant de la tiny. Les sorties se font en perforant deux planches au bon diamètre, en transperçant le pare-pluie, puis en réisolant avec du tape.

L’isolant est ensuite ajouté: des panneaux semi-rigides de laine de bois en 6cm d’épaisseur. Puisque la largeur de montant est de 12cm, on en met deux couches, avec les cables électriques et autres tuyaux au milieu.

Le pare-vapeur.

Pour éviter la condensation de l’air intérieur au milieu de l’isolant, le pare-vapeur doit être installé de la façon la plus étanche possilbe. L’étanchéité permet également de limiter les infiltrations d’air,  qui diminueraient les performances termiques des parois. On s’arme donc d’une agrafeuse, on recouvre le tout, puis on mets du tape afin d’assurer l’étanchéité. Les jonctions entre le bois et le pare vapeur sont faites à l’aide d’une colle prévue à cet effet.

Le toit et ses lattes

De retour à l’extérieur, il est temps de fixer le pare pluie du toit à l’aide de lattes et d’y fixer un bacacier, dans lequel l’espace du Velux a été pré-découpé.

La hauteur limitée de la tiny (4m, pour passer sous les ponts) nous pousse à un compromis important: au lieu d’un lattage et contre-lattage, on n’installe qu’une seule série de lattes de toit, perpendiculaires aux chevrons. Cette configuration n’est pas optimale, car elle ne permet pas un bon écoulement de l’eau de pluie qui se serait éventuellement infiltrée sous le bacacier. Pour parer à cette eventualité, des petits bouts de tuyaux pvc sont glissés entre les lattes et le pare-pluie et devraient permettre à l’eau de s’écouler, le cas échéant.

Les huisseries

On peut maintenant découper dans le pare-pluies les fenêtres, et effectuer la jonction avec le pare-vapeur. Les fenêtres sont installées en tunnel, avec le bord extérieur qui arrive à fleur du pare-pluie. On utilise des joints compribandes de 5mm pour l’étanchéité, mais ceux-ci ne se dilatent pas suffisamment à certains endroits et un jour apparait. On complète donc le tout avec la mousse PU à l’intérieur et un gros joint de sillicone à l’extérieur.

Après quelques aventures avec le vélux, on parvient finalement à l’extraire de son encadrement et à installer ce dernier sur le toit.

Petit détail qui a son importance: les chassis PVC on un sens! Comme tous nos chassis sont récupérés, il ne sont pas forcément installés dans le sens prévu à la base (la fenêtre de la mezzanine, par exemple, était à la base une fenêtre verticale et non horizontale). Il ne faut surtout pas oublier de percer dans des trous dans le bas de l’ouvrant et dans le bas du dormant pour que l’eau qui entre dans le chassis puisse s’écouler. Il suffit de regarder comment sont faites ces ouvertures pour le sens original et faire la même chose au nouveau point bas du chassis.

Mezzanine, cloison et panneaux multiplex

Afin de nous aider dans l’installation de panneaux au plafond, on décide de monter la mezzanine en premier. Celle-ci est pré-assemblée à l’intérieur de la tiny puis soulevée et vissée dans le montants. La cloison délimitant l’espace salle de bain à l’avant est fixée à la mezzanine et aux solives du plancher.

Les panneaux de multiplex 10mm sont ensuite vissés au plafond et sur les murs. Ils ont une triple fonction: servir de mur (qui sera peint), maintenant l’isolant bien en place et contreventer la structure. Des ouvertures sont percées préalablement à leur installation pour les prises électriques et pour laisser passer les tuyaux d’eau. L’étanchéité entre les cables/tuyaux et le pare vapeur est assurées à l’aide de tape flexible.

Le bardage extérieur

Pour le bardage extérieur, on choisit un bois imputrescible et surtout… ultra léger! Il s’agit de cèdre rouge, avec une densité de 370 kg/m³, ce qui est non négligeable pour limiter la masse totale. Le bardage est ajouré avec un espace de 8mm.

Les coins sont coupés à 45° pour que ça s’ajuste parfaitement. On glisse également des lattes supplémentaires entre le bardage et le pare pluie car, comme celui-ci n’est pas retenu par un panneau (qui aurait trop augmenté la masse totale), il a tendance à gonfler légèrement sous la pression de l’isolant derrière et il pourrait entrer en contact avec les lattes de bardage.

Toute les lates sont vissées avec des vis inox 3×35. C’est un peu moins joli et un peu moins rapide qu’avec des clous, mais c’est plus résistant, et surtout, ça se démonte si besoin!

Le bardage intérieur (lambris)

Malgré la consultation de plusieurs scieries et spécialiste en bois, pas moyen de trouver le lambris qui nous convient. Il faut quelque chose de fin (pour ne pas rajouter trop de poids), si possible en bois brut, et surtout esthétique (pas question de simple lattes en pin). 

Comme on est finalement jamais mieux servis que pas soi-même, nous avons fait l’acquisition d’un tronc de peuplier que nous avons emmerné en scierie pour le débiter en planches de 15mm. Après quelques mois de séchage, toutes les planche sont rabotées à 10mm sur une seule face pour obtenir une surface bien plane et un rendu acceptable. Une découpe de 3mm est effectuée sur chaque bord pour que les voliges se superposent sans laisser voir de jour.

La pompe à chaleur

L’hiver approchant, il est urgent de s’inquiéter du chauffage! Dans notre cas, nous avons opté pour une pompe à chaleur Panasonic Etherea 2.0 kW. Il s’agit du modèle le plus petit de la gamme, qui sera largement suffisant vu le faible volume et le niveau d’isolation. 

L’unité externe est fixée au timon de la Tiny, alos que l’unité interne est installée au dessus de la porte (ce n’est pas un emplacement recommandé, mais les contraintes d’espaces nous obligent à quelques compromis). 

On connecte les tuyaux de cuivre, on fait le vide, on attend une nuit pour être sûr qu’il n’y a pas de fuite, puis on peut enfin démarrer le système. Cette opération nécéssite du matériel de frigoriste (une pompe à vide, un manifold manomètre, des outils pour couper et évaser les tubes de cuivre, que l’on emprunte. Attention aux novices, cette opération requiert un peu de savoir-faire et de compréhension des cycles frigorifiques!

On constate finalement que ça chauffe parfaitement et avec un niveau de bruit extrêmement faible! Grosse satisfaction de ce côté là.

Les rives de toit

On avait pas encore eu le temps de s’y atteler, mais il est l’heure d’installer la finition du toit qui traine depuis plusieurs mois à côté de la tiny!

Pour les rives, on a une légère asymétrie entre l’espacement mur/bacacier et gauche et à droite. On part donc d’une tôle plate de 30cm que l’on plie aux bonnes dimensions à l’aide d’une plieuse. Pour le faîte du toit, on utilise un profilé standard (faitière sur mur crantée) qui permet d’épouser les ondulation et protège le haut du mur côté babord.

La peinture intérieure

Le multiplex installé (du meranti) étant très rouge, on préfère repeindre le tout. Première étape: reboucher les trous à la pâte à bois, puis on ponce. On peut ensuite mettre la couche de primaire et les deux couches de couleur finale. Après quelques aventures (craquelures de la peinture au niveau de la pâte à bois après séchage, résolue par l’ajout d’une couche d’accroche), on finit par obtenir un résultat uniforme!

On déplace la tiny!

La tiny devient progressivement plus habitable, et le plus gros des matériaux lourds a déjà été installé. Elle est donc transférée vers un emplacement plus isolé, mais aussi plus bucolique!

Pas de chance, il a bien plu les jours précédant l’opération, et notre tracteur n’est pas spécialement moderne ni puissant, comment en attestent les photos du bolide ci-dessous. Après quelques sueurs froides et un peu de patinage, on parvient à poser la tiny sur ses 5 plots de parpaings à l’orée du bois.

Petite précision utile: les crics de voiture ne sont pas assez puissants pour soulever les 3 tonnes de tiny. Dans notre cas, on a utilisé un cric hydraulique de 10 tonnes pour la soulever et la mettre sur ses blocs.

Le revêtement de sol

Pour le sol, on a opté pour du quickstep, pratique pour sa faible épaisseur, sa facilité d’entretien et sa bonne résistance à l’eau. On commence par la sous-couche puis on installe le tout. C’est réglé en une demi journée!

L’ameublement intérieur

Tout l’ameublement intérieur est réalisé avec du multiplex peuplier de 18mm, choisi pour sa légèreté. Les surface horizontales (plan de travail, marches d’escalier, table) sont réalisées en chêne par un ami menuisier.

Pour le lit, afin de ne pas perdre de précieux centimètres, on intègre le sommier du lit dans la structure de CLS. On recouvre ensuite le reste de la mezzanine de multiplex en chêne clair que l’on traite à l’huile avec un durcissant (Rubio monocoat oil plus 2c). Le plafond de la cuisine (partie basse de la mezzanine) est couvert avec du multiplex 4mm.

Les finitions intérieures pour la portes et les fenêtre sont faites avec des lattes de peuplier (le restes du lambris intrieur) rabotées et à 5mm et poncées pour arrondir l’arête.

L’électricité et la plomberie

Pour l’électricité, tout part du petit tableau électrique dans le local annexe, avec un circuit- pour les prises + éclairage côté babord, un circuit pour les prises + éclairage côté tribord et un circuit séparé pour la pompe à chaleur. Les blochets sont intégrés aux cloisons en découpant le pare vapeur derrière pour faire passer les cables et en étanchéifiant le tout avec du tape. On enlève un peu d’isolant (qui est juste derrière la cloison) pour éviter de trop le compresser avec l’épaisseur du blochet.

Pour l’eau, les tuyaux d’alpex sortent des cloisons de quelque centimètres, ce qui permet de les connecter. On a préféré ce système à un système encastré dans la cloison qui aurait été difficile à mettre en oeuvre à cause de l’isolant et qui aurait été dangereux en cas de fuite à l’intérieur des cloisons.

L’éclairage comprend une lampe de chevet, deux appliques murales dans le salon, un éclairage au plafond avec un va-et-viens entre la porte d’entrée et la mezzaning et trois spots intégrés au plafond de la cuisine.

La terrasse et le caisson à l’avant

La terrasse comporte une structure bois de récupération, une couche d’OSB, une couche d’EPDM et un plancher en mélèze. La sous-couche étanche est ajoutée pour s’assurer que le dessous de la terrase reste au sec, ce qui permet de l’utiliser comme stockage.

Le caisson à l’avant a une double utilité: cachet et protéger la pompe à chaleur, et stocker du matériel. Il est conçu pour être facilement démontable (4 vis à enlever) et est bardé avec les mêmes lattes de cèdre que la tiny.